Textes pris dans Hélène d’Euripide
Durée
10′
Date de composition
1977
Édition
Salabert, EAS 17341B
version originale (une tierce supérieure)EAS 17341
Effectif
Pour soli femmes ou chœur de femmes (ou chœur d’hommes)
Création
Juillet 1977, Epidaure, théâtre, Chœur du Théâtre National de Grèce
Notice
L’Hélène d’Euripide suit la légende d’après laquelle seule l’image de l’héroïne aurait été à Troie, la vraie Hélène, sur ordre d’Hera, ayant été confiée à la garde de Protée, roi d’Égypte. Ménélas, donc, après la conquête de Troie par les Mycéniens, doit encore aller en Égypte pour reprendre la vraie Hélène.
J’ai composé la musique de deux chants de cette tragédie à l’occasion de sa reprise au Théâtre d’Épidaure en juillet 1977. Le texte est en grec attique du cinquième siècle avant notre ère. La musique le suit rigoureusement dans sa phonétique présumée d’après les dernières études philologiques et épigraphiques comparées. Les lignes mélodiques épousent la modulation du parler de cette époque tout en respectant les valeurs longues et brèves. A mon avis personnel, la polyphonie devait exister dans l’antiquité grecque (cf. la légende d’Eer, Dème livre de La République de Platon, où huit Sirènes font entendre huit sons simultanés composant ainsi une seule harmonie).
Le traitement mélodique de la deuxième voix est inspiré de la théorie musicale antique (Aristoxène, Euclide), mais aussi des polyphonies archaïsantes des musiques traditionnelles actuelles de la Grèce du Nord, du Dodécanèse et Pont, qui ont parfois des ressemblances avec celles de l’Iran pré-islamique ou de Tarente en Italie.
Iannis Xenakis