Xenakis fait une rencontre décisive avec le chef d’orchestre Hermann Scherchen, à la suite de la création de Déserts de Varèse à Paris, en 1954. Depuis, Scherchen prend sous son aile le jeune compositeur et l’invite régulièrement aux académies d’été qu’il organise dans son centre de musique expérimentale de Gravesano, en Suisse. Quand en 1961 il décide de créer un important lieu de rencontres musicales et de recherche audiovisuelle, il demande à Xenakis de lui dessiner une salle de musique expérimentale. Le plan que l’architecte envoie à Scherchen (qui a pour titre « SCHR 100 ») au début de l’automne 1961 montre la continuité de ses recherches sur les paraboloïdes hyperboliques entamées avec le Pavillon Philips. Les coques minces en béton armé qui couvrent l’espace sont désormais moins raides que celles du Pavillon hollandais, permettant au public de se promener sur le toit en implantant ainsi le bâtiment dans son environnement. Par ailleurs, Xenakis pousse encore plus loin le défi plastique (et constructif), en proposant quatre paraboloïdes, au lieu de trois utilisées pour Philips. Une maquette en papier, quelques croquis et un plan définissant géométriquement les courbes sont les uniques témoins de cette recherche architecturale de Xenakis sur les espaces de concerts, qui n’a pas été réalisée, faute de moyens.